La connaissance de l’évolution du peuplement est un complément important d’une étude sur le paysage local. Dans les alpes du sud, sur une très longue période, le nombre des hommes est demeuré “stable”. Cette stabilité était périodiquement atteinte par des” accidents”(épidémies, catastrophes naturelles, crises agricoles, guerres…)mais après ces “malheurs”, la population retrouvait un état comparable à celui de la période antérieure. Cependant, vers le milieu du XIXe siècle, tout le haut- pays des Alpes-Maritimes semble frappé par une chute démographique brutale. A partir des années 1840 pour certains, 1860 pour d’autres, la population commence à décroitre de manière irrémédiable alors qu’elle semblait être définitivement orientée à la hausse.
Premier recensement : 486 habitants Le premier recensement statistique officiel n’a été réalisé qu’en l’An IX(cela se passait avant au niveau des registres paroissiaux source très riche de renseignements divers)(soit en 1801) et la commune comptait alors 486 habitants.
En 1829 : 710 habitants A l’occasion d’une enquête statistique agricole, les 710 habitants produisaient 2640 sacs de seigle, 600 d’orges et de légumes secs (lentilles et pois). Etait également enregistrés 3 négociants en viande fraiche, 3 négociants et marchands de vin au détail, 3 négociants de pain et comestible, 2 meuniers, 2 boulangers, 2 maçons, 3 cordonniers, 3 tailleurs d’habits, 4 tisserands, 1 forgeron et 1 maréchal ferrant.
Recensement 1886 : 623 habitants
Alors que le 13ème recensement venait de s’achever à Beuil on ne dénombrait plus que 623 personnes (319 hommes et 304 femmes)dont la quasi-totalité née dans cette localité.Ainsi en 1954 : 391 habitants
Un peu plus de 100 ans après avoir atteint son apogée, la population beuilloise ne s’élève plus qu’à 391 âmes. Sa pyramide des âges est alors celle d’une communauté déjà vieillissante et écornée par l’exode rural.
En 1982 : 313 habitants
Près d’un siècle et demi après le maximum démographique de 1838, seules 313 personnes résident à Beuil.
En fait, pour notre commune, comme pour celles du haut-pays de notre département, le milieu du XIXe siècle correspond à une rupture de l’équilibre agricole et pastoral traditionnel et à un exode massif vers la côte déjà plus attrayante et prometteuse de travail.
Aujourd’hui, ce sont les arrivées (nouveaux venus s’y installant et les beuillois retournant y passer leur retraite) mais aussi le regain constaté chez les jeunes de vouloir “rester au pays”. Ces arrivées, qui redonnent vie à la commune et participent à sa revitalisation économique, ont permis non seulement d’y maintenir ouverte son école à classe unique mais d’ouvrir récemment une classe maternelle.
En 2015 : 519 habitants. Le cap des 500 habitants est de nouveau atteint.
En 2019 : 544 habitants, selon le décompte de l’INSEE.